Chronophagie : consommation de temps. Étrangement, je pensais que le terme de "chronophagie" n'existait pas, qu'il n'existait que dans les méandres de mon imagination. En tapant le mot dans google, c'est l'Encyclopaedia Universalis qui m'en donne une définition. Le Larousse quant à lui ne connait pas ce mot.
En terme d'image, on a comme association au mot de chronophagie :
Une multitude d'horloge qui s’imbrique, s'emmêle, à l'infini, pour devenir de plus en plus petit
Ce dessin résume assez bien la raison de ce post....
En France, nous passons en moyenne : 4,1 heures par jour sur internet via un ordinateur et 1 heure via un mobile. Cela peut paraitre énorme, et je pense, en effet, que ça l'est. Est-ce une perte de temps, un gain de temps, un apport intéressant de données diverses, un méandre tentaculaire dont on n'arrive plus à sortir....
Certains en font un cours : "Perdre son temps sur internet, nouveau cours..."
L'étude de Scott Wallsten, faite aux Etats Unis a permis de déterminer comment le temps passé à traîner sur Internet "prend le pas sur les autres formes de loisirs, telles que regarder la télévision, la socialisation, assister à des fêtes ou à des manifestations culturelles".
"The Internet has radically transformed the way we live our lives. The
net changes in consumer surplus and economic activity, however, are
difficult to measure because some online activities, such as obtaining
news, are new ways of doing old activities while new activities, like
social media, have an opportunity cost in terms of activities crowded
out. This paper uses data from the American Time Use Survey from 2003 -
2011 to estimate the crowdout effects of leisure time spent online. That
data show that time spent online and the share of the population
engaged in online activities has been increasing steadily. I find that,
on the margin, each minute of online leisure time is correlated with
0.29 fewer minutes on all other types of leisure, with about half of
that coming from time spent watching TV and video, 0.05 minutes from
(offline) socializing, 0.04 minutes from relaxing and thinking, and the
balance from time spent at parties, attending cultural events, and
listening to the radio. Each minute of online leisure is also correlated
with 0.27 fewer minutes working, 0.12 fewer minutes sleeping, 0.10
fewer minutes in travel time, 0.07 fewer minutes in household
activities, and 0.06 fewer minutes in educational activities."
Selon le Dr Rosset, "cette étude prouve
surtout que nous sommes tous un peu dépendants à Internet sans que cela
soit forcément un problème et que son usage n'est pas aussi défini qu'on
ne le pense. La majorité d'entre nous va sur Internet sans savoir à
l'avance ce qu'il va y faire. C'est un univers accessible dans lequel il
est finalement très facile de traîner et, donc, de 'perdre du temps'".
Pour ma part, la question n'est pas véritablement de savoir si je suis dépendante à Internet mais à quel point je laisse Internet prendre de place dans mon espace et dans ma vie.
Depuis maintenant plus d'un an, je vis sans télévision. Comment cette décision a été prise ? J'ai profité de mon déménagement d'un appartement meublé où la télévision était comprise à un logement non meublé pour ne pas racheter de télévision. Est-ce que sans ce changement de lieu de vie qui m'a donné l'occasion de vivre sans télé, je me serai passer de télévision ... Pas si sûr que ça. Comme dit le proverbe, C'est l'occasion qui fait le larron. Le résultat est tout de même là, 14ème mois sans télévision. Mes habitudes de vie, 14 mois en arrière, étaient d'allumer la télé quand je rentrai chez moi. J'ai grandi avec elle, elle a rempli pas mal de mes journées et soirées. Mon utilisation était multiple, regarder un film, faire autre chose en même temps. Elle prenait, de façon très volontaire et consciente de ma part, de mon temps, du silence. Et finalement, je me suis très vite fait.... car internet entre autre était là. Vivre sans télé oui mais avec Internet. Une de mes premières démarches dans ce nouveau logement fut la mise en installation d'une Box.
Avec Internet et sans télé m'a permis tout de fois de :
- supprimer les publicités de mon champ de visions et d'écoute
- sélectionner les programmes regardés (avec finalement très peu d'émission de télévision en replay mais plutôt des séries et film sur le net)
Avec Internet et sans télé ne m'a pas permis :
- de gérer mieux mon temps (je passais énormément de temps avec le pc allumé)
- de vivre avec plus de silence (car j'avais le réflexe d'allumer le pc à mon arrivée et d'y mettre un film ou un épisode d'une série)
Vous avez peut être remarqué l'utilisation du passé dans ce dernier paragraphe et si vous ne l'avez pas remarqué, je vous le signale ^_^ Depuis lundi, j'ai mis en mode off l'ordinateur chez moi et cela pour plusieurs raisons :
- je suis dans la phase de mémorisation des cours de première année de licence de psycho et ma volonté ou mon manque de volonté, devrai-je dire, ne me permettait pas d'éteindre spontanément le pc pour travailler.
- la reprise d'étude me demande de faire des choix. Combiner études, lecture, boulot, expositions, cinémas, séries télé, moments à deux, 7 idéalement 8 heures de sommeil par nuit a mis en exergue que je ne pouvais pas tout faire. J'ai réalisé que je n'étais pas wonder woman (quelle déception, j'ai bien essayé de tourner très rapidement sur moi même pour gagner des supers pouvoirs et là encore ce fut une perte de temps assortie d'une quête vaine)
Après seulement, 4 jours en "mode off pc", je peux dire que je suis très contente de cette décision. Premièrement, il s'agit véritablement d'un choix et non d'une condition, d'un changement m'ayant permis de mettre en place ce fait. Je me suis réveillée un matin, et je me suis dit "c'est fini". J'avoue donc que je suis fière de cette décision volontaire et consciente. Deuxièmement, en effet j'ai plus de temps, de disponibilité pour faire des choses que j'aime :
- lire
- travailler mes cours (et bien j'ai bien mis cela dans la catégorie des choses que j'aime faire)
Je me sens plus libre et plus disponible à un certain nombre de chose. L'idée sous jacente est également de me confronter à l'ennui que l'ordinateur ou la télévision permettait d'une certaine façon de combler.
Une impression également de mieux maitriser mon temps, mes choix et de ne plus subir mes propres choix en terme d'écran;
Enfin, le mode off pc me permet de mieux m'écouter. Quand mes yeux se ferment, je dors. J'entends par là que regarder un écran me rendait moins bien compte du moment "réel" à laquelle mon corps et mon cerveau devaient se déconnecter. L'écran me maintenait dans un état d'éveil.
"L’exposition à la lumière d’écran, juste avant le sommeil affecte le rythme veille/sommeil en modifiant la sécrétion de mélatonine (régulateur des rythmes de sommeil, il facilite l’endormissement). La lumière agit également en augmentant le niveau d’activité et d’éveil et donc retarde l’endormissement."
Je n'ai tout de fois pas banni internet de ma vie puisque je suis en train d'écrire ce post depuis l'ordinateur (de mon bureau) et sur la toile du net. J'utilise le net du boulot, j'imprime ce qui m'intéresse et j'essaie de mieux cibler mes recherches.
Mon créneau "profiter mieux de mon temps personnel et optimiser au maximum mon temps au travail".
